vendredi 7 septembre 2012

Comprendre le somnambulisme

Le Somnambule, de John Everett Millais

Le cas du somnambule assassin est intéressant. Cette histoire montre combien le somnambulisme peut devenir dangereux pour le somnambule et sa famille :

Ingénieur en informatique, il se réveille en état de somnambulisme pour tuer sa femme, assistante maternelle. Il a poignardé et l'a noyé dans la piscine. Ça peut paraître fou mais il n'a aucun souvenir de son assassinat.
Ce n'est pas vraiment qu'il détestait sa femme au moment des faits. C'est juste qu'il y avait quelque chose ancré en lui, un tracas non traité avant l'acte. L'impossibilité d'exprimer un souci a provoqué en lui un acte effroyable de sang froid. Une violence longtemps refoulée qui éclate au grand jour la nuit.

Les somnambules donnent à leur rêve une dimension réelle. Ils ne rêvent pas mais vivent totalement leur rêve. Le sommeil est la voie de la liberté inconditionnelle. Ils peuvent se mouvoir et réaliser tous leurs fantasmes les plus fous sans que personne les voit, sans que personne les arrête. L'inconscient souhaite parler, lui qui ne parle jamais, et le corps conscient de ses désirs suit son mouvement. Le conscient étant en veille.

Les phénomènes de somnambulisme sont très souvent liés à la pulsion de mort, le côté opposé de la pulsion de vie. Défenestration, prise en main d'un objet tranchant, chute des escaliers, étranglement, transpercer une fenêtre avec son bras... sont des situations qui peuvent arriver. Dans la nuit, le somnambule ose. Mais il ne le fait pas nécessairement de la bonne façon, car ses yeux sont fermés et son esprit confus dans le rêve.

Le somnambule en état de veille et de sommeil, ressemble à un zombie, un vrai, pas celui des films de science fiction. A demi vivant, et à demi mort, le regard absent et les membres mous. Par cet état complexe, il est capable de dégager des ondes lentes deltas, caractéristiques du sommeil profond, mais aussi des ondes thêtas et alphas, symboles de la phase d'éveil.

Il n'arrive pas à passer du sommeil lent profond au sommeil paradoxal. Leur sommeil est donc mixte. Cela reflète la peur de passer d'un état à un autre. De franchir un cap, de faire le premier pas, de changer quelque chose dans sa vie. Ne plus rêver de soi mais être soi.
Les enfants sont plus touchés par ce syndrome. La peur de grandir est l'une des causes du somnambulisme. Avec la peur de prendre des responsabilités.

Événement traumatisant, peurs et angoisses, autorité des parents non acceptée, le stress, la pression au travail ou scolaire, sont des facteurs qui encouragent énormément à agir en somnambule. Quelques cas moins graves ressemblent à ce genre de phénomènes inconscients : les pieds super actifs, éjaculation nocturne, se lever et parler tout seul, rêver de faire pipi (et faire vraiment pipi-dans son lit)...

2 commentaires:

  1. Bonjour et merci pour cet article.
    Cela me revoit au temps où j'étais somnambule. Effectivement, enfant et ado, je vivais des évênements traumatisants, des pressions scolaires, l'autoritarisme d'un parent, des angoisses etc.

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  2. Bonjour, je crois que le somnambulisme infantile et même adulte est du comme vous le mentionnez à des perturbations extérieures assez violentes que nous sommes parfois incapables de gérer le jour, celles ci se répercutant la nuit dans votre sommeil.

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