lundi 21 mai 2012

Il est interdit de lire cet article !


Ahhh ! Je savais que vous n'alliez pas m'écouter et commencer à lire cet article comme je l'avais prédit. L'humain est quelqu'un de fondamentalement curieux, fou, sado-maso et surtout transgressif. Un peu à l'image de vous, vous qui venez de gouter à l'interdit suprême. Mais pourquoi aviez vous besoin de succomber à la tentation ? La défaillance de votre résistance mentale en est-elle la cause ? Ou c'est parce que cet article semble interdit ?

Frustrations et questionnement :

Durant notre enfance, notre famille nous interdit beaucoup de choses : "Ne pas fumer, ne pas boire, ne pas taper son frère. Ne pas regarder des choses interdites au moins de 16 ans." Ces quelques lois sont plus ou moins justes à mettre en place dans une famille. Cependant, il arrive qu'elle nous interdit parfois même des choses qu'elle même ne respecte pas. Cela nous frustre alors terriblement jusqu'à les en vouloir longtemps. Nous leur demandons donc pourquoi ils ne font pas ce qu'ils disent. Tout cela nous rend perplexe et incertain dans notre existence. Nous voudrions connaitre le pourquoi d'un tel agissement contradictoire. Et c'est par conséquence que nous nous mettons à les imiter pour mieux comprendre. 

L'interdit pousse à la curiosité :

J'ai remarqué que plus on interdisait à des gens de faire quelque chose, plus ils étaient enclin à le faire. La curiosité des humains est grande comme vous savez. L'interdit est un mystère excitant à découvrir. Malgré toutes les préventions que peuvent dire de tierces personnes, rien n'est capable vraiment de les empêcher. Quoi qu'il advienne, ils passeront outre les barrières de sécurité. Car ils n'aiment qu'on leur cache les choses. Et juste pour ça, on devrait les applaudir. L'interdit pousse donc à la curiosité.
 
Plaisir et toute puissance des voleurs :

Les voleurs par exemple, éprouvent beaucoup de plaisir à voler quitte à se faire attraper par la police. Les kleptomanes souffrent de cela car le vol est devenu pour eux une drogue à part entière. Voler est une compulsion qui vient de manques affectifs. Voler, voler, et encore voler, pour ressentir ce sentiment de toute puissance en éprouvant un sentiment de réussite personnelle. 

L'interdit, un défi à relever :

Ils touchent à l'interdit car c'est interdit. Sinon, il n'y aurait pas de sensation. Pas de jeu. Pas de défi à relever. "Votre société n'est pas invincible, je suis donc un génie si je la détruis" ou "comment être le roi des pirates". Ces gens ont besoin d'être utile mais personne les pousse à le devenir. Ils tombent donc naturellement dans leur pulsion de destruction. Cette dernière étant encouragée par la société actuelle pleine de malsaines tentations, et qui plus est, faciles d'accès.


L'expression du désir d'évolution et de liberté :

Les interdits proviennent de refoulements ou de la peur qui a pour origine la "mère trop protectrice". Or un humain désire devenir de manière absolue être quelqu'un de grand : un adulte. L'enfant a intégré que pour être adulte, il fallait donc dépassé ses règles : les enfreindre pour évoluer. Boire de l'alcool par exemple est une loi parentale les plus violées par les adolescents, car ils sont dans une période où ils veulent être considérer en humains autonomes et libres. Ils veulent indépendamment sans que personne ne les contrôle. Leurs actes incongrus et inhabituels, tous ces chamboulements peuvent alors surprendre la famille qui "ne reconnait plus leur fils ou leur fille".

Le pêché rééquilibre la trop grande sagesse : 

S'autorisant à enfreindre le système, ils se sont mis à porter des œillères comme les ânes ! Voilà, personne ne doit les critiquer, eux qui se sont associés à l'ordre social préconçu. Et on ne leur dit rien par lassitude. Cependant ils récoltent quelques peines pour leurs péchés par la suite. A l'instar de ces jeunes gens, Adam et Ève ont gouté à la pomme interdite et ils ont été puni. Par qui ? Par Dieu, le surmoi en personne. Or quand il y a un excès de surmoi, l'humain a tendance à verser dans la pulsion pour rééquilibrer la balance du psyché.

Quand l'interdiction devient dangereuse :

Elle peut freiner le développement d'une personne même si elles peuvent venir d'une bonne intention, ce qui est souvent le cas. Par exemple, l'interdit de rencontrer des gens, de dire non, de penser par soi-soi même, de dire ce que je pense, de faire ce que j'ai envie, de prendre des initiatives sont des interdits qui représentent des barrages que l'on doit surmonter seul. Ils peuvent être d'origine extérieur ou intérieur. Faire face à ces interdits, ça signifie se faire respecter par les autres.

Pourquoi mettons nous des interdits ?

Lorsque l'homme perd son bon sens, quelques personnalités sont dans l'obligation de les mettre pour les sauver et les recadrer de le bon chemin. Ces interdits sont là en quelque sorte pour les prévenir et les sauver. L'homme n'est pas soumis à ces interdits dès lors qu'il comprend les dangers de les enfreindre. Par exemple, l'interdit de rouler à 200 km/h sur une route. L'interdit, ici, est nécessaire pour la conservation de l'humain. Il y a donc des interdits qui sont naturels et que l'on met en place soi même par autonomie pour se respecter et respecter les autres. C'est ce qu'on appelle le savoir vivre en communauté.

A la découverte des limites :

De cette façon, l'humain, enfant comme adulte, cherche à étendre son espace vital, et cela passe par le mental et le physique. Ainsi, ils expérimentent différentes choses sur leur santé (drogue, alcool), sur leur corps (tatouages, piercings), sur le corps des autres (meurtre), sur le territoire d'un autre (guerre). Ils cherchent à connaitre les limites de l'espace comme Christophe Colomb en découvrant l'Amérique. Car même s'il y a des interdits dépassés, il reste encore les interdits que nous nous fixons par nos valeurs : des limites à ne pas dépasser...