jeudi 8 novembre 2012

Ne pas vouloir

Je Veux ...

Constat d'après mes expériences de vie : quand on veut, on n'obtient pas.

Explication :

Avec un cas concret : quand vous désirez une personne, celle ci, malheureusement, n'a pas le même regard porté vers vous. Elle vous ignore ou vous rejete dans le pire des cas. Ce désir exprimé trop ardemment se voit non assouvi. Il se transforme en frustration. Ce sentiment est intégré par l'objet du désir qui refoule, fuit cette émotion négative. Le désiré n'acceptera votre requête si seulement si vous êtes aussi libre dans le désir que lui. Sinon, il y aura toujours refu de sa part. Cela vous conduira à aimer sans être aimer. A vouloir sans obtenir quoi que ce soit. Dans votre quête, c'est le perte de temps que vous allez percevoir.

Ainsi, nous comprenons que vouloir est un comportement non efficace. Comme on dit, il ne suffit pas de vouloir, ou d'avoir de la volonté. "Je veux, donc je peux" est un proverbe qui peut être pour vous sujet à confusion. Vous ne pouvez que dans cette expression. Or pouvoir n'est pas avoir. Ce n'est pas une obligation. En fait, il y a meilleur choix que le simple fait de vouloir. C'est de ne pas vouloir. En d'autres termes, se prêter au bon "vouloir de dieu". Se laisser porter par le courant et prendre ce qu'il y a sous le mat.   

Cette attitude d'attente est "contre intuitif". Puisque l'homme de base ne désire qu'une chose, c'est agir. Passer à l'action, d'une action à une autre. Sans recul, sans reflexion. Et cet alors qu'il ou elle s'apercevera, après un bout de temps, que cela n'apporte aucun résultat dans son désir ultime d'existence. Etre dans une position immobile n'est pas toujours confortable. On veut bouger de sa chaise quand on voit l'humanité se détruire. Certains, devant ce spectable, se tuent à chercher la paix. Gandhi a lutté pour cela. Néanmoins, cette paix ne sera qu'une courte durée. Son pays n'est plus vraiment l'idylle qu'il souhaitait.

Mais vous remarquez bien que ce que vous ne souhaitez pas, vous l'obtenez. Il arrive à nous sans que nous le demandions, à personne. Prenons par exemple celui qui est en quête d'amour. Celui qui le recherche à l'excès, par tous les moyens, étrangement, n'a rien. Décriptage : cet individu est focalisé sur l'objet qu'il désire. Mais enfin de compte, oublie d'être dans le processus qu'il le permettera d'obtenir cet objet. Son comportement affolé de plus ne lui facilite pas la tâche. Cela a pour effet de tuer l'attraction. Qui pourrait être qualifié de non assuré. Or on sait que c'est le sentiment d'assurance qui permet au sujet, pour une grande partie du processus, d'obtenir la chose. En amour, il faudrait plutot faire semblant de ne pas vouloir.

Cette chose doit rester dans l'inconscient. Non dans le désir conscient qui réside dans le mental du sujet désirant. "L'homme qui trouve ne sait pas ce qu'il veut trouver". Il donne la chance à la chance. Et parfois, en adoptant cette démarche de non désir, il trouve plus que ce qu'il aurait pu imaginer. Et c'est en cela que la vie est magnifique. On ne s'attend pas aux choses. Heureusement que les surprises existent sinon la vie serait ennuyante. Ne pas avoir d'idéal et improviser seraient quelques leçons à retenir.

Sortir de l'obnubilation névrotique est donc la première que l'individu doit chasser de ses outils de réussite. Ce comportement qui consiste à désirer et qui donne trop de valeur à l'objet désiré. Et en plus, ce désir aurait pu être créé à défaut. Car le sujet peut être influencé ou a du accepté sa catégorisation sous l'effet de pression du groupe. Il se trompe donc sur ce qui est bon pour lui. Dans le même temps qu'il perd du temps à désirer, il se fatigue pour rien et pour quelque chose qui ne vaut pas le coup.

Et enfin, à trop vouloir, l'individu ne veut plus. Il a perdu son désir. Par découragement, par un excès de désir qui a tétanisé, qui a désensibilisé, qui a épuisé la boite à désirs. Il n'y a plus de recharges bourrées de désir. Il faudrait les remplacer par des flèches qui toucheraient directement la cible pour rattraper le temps perdu et aussi pour emmagasiner assez d'energies afin de repartir. Repartir vers le but sans viser le but sera par conséquence la ligne directrice, la seule et l'unique, de celui qui veut arriver à bon port et ne pas repartir bredouille dans son combat. Ne plus vouloir, c'est pouvoir : voilà la vérité !

4 commentaires:

  1. En fait la clé de ce sujet il me semble c'est la patience. On ne peut qu'être lucide par rapport à son désir. Sinon on s'ignore. Vivre dans l'ignorance implique de faire
    taire non seulement le mental mais cette voix intérieure que l'on nomme conscience. En méditation vipassana l'attitude à adopter face à elle est l'attention juste. La saisir sans être saisi. Avec patience et bienveillance par rapport à ses tentatives de saisissement. Savoir sans être submerger par la pensée réagissante qui veut toujours ré - agir, commenter... vouloir est donc bien la conjonction du savoir et du désir mais dans la patience qui accueille dans sa maison la plus grande possible, les aléas de l'être et de la vie, dans l'acceptation entière du temps. Amen ;) en l'ayant ecrit je me dis que peut être je vais me l'appliquer. Merci pour votre article intéressant.

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    1. C'est tout à fait cela. Etre lucide sur ce qu'on est d'abord, être bien avec son Soi. Et puis aller vers ce qui est bon pour ce Soi. Ce qui fait que nous faisons moins d'erreurs et donc moins de frustration.

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  2. Patience, bienveillance, ouvrir le champ des possibles, acceptation entière du temps... c'est peut être là le plus difficile.
    Désir mais attention juste, ne pas ré-agir. Cela fait 4 ans que je m'y applique, ça ne marche pas!

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  3. La pratique de la méditation est un exemple typique de situation passive. Néanmoins, cette position de non action est guérisseuse. Nous n'avons tant besoin de faire des actions. Agir au bon moment serait la philosophie à adopter en tout temps.

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