vendredi 2 décembre 2011

Psychologie de la critique

Tu as mal fait ton devoir !
L'homme qui critique autrui veut le changer, lui et son œuvre. Il voudrait dans la mesure du possible que l’œuvre d'autrui soit à son gout. Car le critique est un idéaliste-conformiste-conservateur-perfectionniste et ne voit le monde que par ses yeux. Il aimerait secrètement imposer son point de vue sur tout. Oui, sinon il donnerait des indices, des conseils d'ami. Là, il attaque plus qu'il aide autrui à construire quelque chose de meilleur.

Pourquoi ?

Car la critique n'est pas vraiment un conseil. Elle n'est pas prise comme telle. C'est une critique. Celle ci est souvent mal interprétée par autrui, car elle touche à l'estime (voir article sur l'estime de soi). Devenant alors une attaque frontale.

Le vrai problème des critiques c'est qu'ils ne se montrent pas comme "des amis" envers autrui. Pour convaincre, il faut déjà gagner la confiance d'autrui. Personne ne prendra en considération votre voix si vous avez déjà un visage manipulateur, terne et malicieux avec des yeux sans bienveillance.

En outre, personne aime à être jugée. Et personne aime les êtres qui se donnent le droit de juger ou qui se comportent comme s'ils avaient la vérité suprême. Les critiques doivent donc éviter le dialogue du type "tribunal de grande instance" et préférer l'échange constructif comme entre collaborateurs.

Dans l'émission"On n'est pas couché" présentée Laurent Ruquier, les deux chroniqueurs critiques n'y vont pas de mains mortes. Ils critiquent tout ce qui passe sous leur nez: les livres, les albums musicaux, les projets politiques, et les films des invités. Et au cours de ces quelques entretiens, beaucoup d'invités en arrivent à se mettre en colère. On n'a jamais vu ça ailleurs... (à part chez nous lorsqu'un proche nous fait la joie de critiquer ce qu'on fait).

Ils ont l'air de prendre plaisir à faire ça. Critiquer, critiquer, critiquer... et encore critiquer. Comme s'ils n'avaient eu le droit à la parole depuis des années. Alors, lorsqu'on leur a donné cette chance de parler, ils l'ont saisie plus qu'il ne le faut.

Ils paraissent sado-maso à se soulager de la sorte sur des gens. Tout compte fait comme les invités. Car qui voudrait être critiqué ? Les compliments seront toujours des mets raffinés pour celui qui les entend. Même la fille qui dit que ça l'embête, c'est faux. Ils sont comme un chocolat réconfortant ou confortant.

Accepter la critique reviendrait à accepter d'être rejeté car dévalué devant toute la population qui écoute attentivement. C'est une épreuve énorme pour eux et c'est compréhensible. Et si ces critiques viennent de personnes qu'ils ne considèrent pas... c'est tout simplement impossible à vivre.

Pour ma part, je pense pas que les deux Éric n'aimeraient pas à être critiqués. Ils réagiraient un peu de la même manière. Se sentant attaqués, ils se défendraient jusqu'à ce que l'autre admette son erreur ou ne voudraient écouter. Ils sont pareilles ces cons. Ils nous font croire qu'eux aussi, ils sont des doux agneaux qui acceptent avec facilité la critique. Oui c'est facile, surtout si tu ne l'entends pas.

En effet, pendant les entrevues, les invités qui viennent à critiquer leur manière de parler, ne sont pas écouter par eux. On a l'impression d'assister à un concours de vannes, à celui qui aura le dernier mot, celui qui se soumettra en premier...etc.

Je dois dire quand même que les deux critiques sont parfois convaincants. Ils ont des arguments qui nous poussent à réfléchir sur ce que les invités ont construit. Ils agissent comme les contrôleurs de bus ou les agents qui vérifient l'hygiène des restaurants. Ils perçoivent les défauts du système, ce qui ne va pas et le disent tout haut, aux autres passagers. Telle est leur mission d'informer qu'il existe un livre pourri.

Cependant, ils oublient que leur parole n'appartient qu'à eux. Ils peuvent avoir raison sur un projet politique qui est mal foutu. Mais sur une œuvre d'art, c'est déjà plus difficile, car l'art est subjectif. De plus, leur critique aura peu d'impact s'ils ne sont pas des spécialistes du domaine en question. Ils oublient aussi que le peuple a aussi un cerveau, du recul, et réfléchit à ce qu'il va acheter.

Enfin de compte, la controverse ne mène à rien. La confrontation aggrave la situation sociale plus qu'autre chose, puisque à la fin cela débouche vers une non-communication totale. L'un considérant l'autre comme un âne têtu et stupide. Elvis et versailles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire